Depuis le début de l’année 2016,
les citoyens bondynois ont été invités à participer à des ateliers et des balades
urbaines dans le cadre de la révision du PLU. Même si, dès la 1ère
réunion, beaucoup ont été interpelés par la locution « densification maitrisée », de 30 à
40 personnes ont participé à chacun des ateliers préparatoires avec beaucoup de
concentration, de persévérance et de volonté de préserver ce qui peut encore
l’être dans notre ville trop souvent défigurée, à savoir surtout les pavillons
avec leurs jardins qui constituent, en complément des espaces verts
publics insuffisants de l’aveu même du SDRIF, un poumon pour tous les
habitants.
A chaque atelier, à chaque
balade, aux réunions publiques, il a été
répété que les citoyens ne pouvaient plus supporter de voir de beaux
pavillons succomber sous le poids des engins de chantier, leurs arbres tronçonnés, leurs jardins saccagés puis bétonnés et des immeubles s’élever. Il a été, à chaque fois répété, que, même dans les lieux où il
serait acceptable de voir des immeubles s’élever, ceux-ci ne devraient pas
excéder 5 étages avec des hauteurs dégressives vers les pavillons ; la
seule réponse audible était : « densification
maitrisée », par qui ? »Nous DEVONS construire environ 300
logements par an, en sus des 100 en remplacement des démolitions dans le cadre
de l’ANRU, la population de la ville doit augmenter de 15% d’ici 2030 ;
nous aurons 2 stations de métro, le TZen…. »
Dans un 2ème temps, deux ateliers
ont été prévus le 17 novembre et le 2 décembre.
L’intitulé de celui du 17 novembre
était : « conservation et
mutation des quartiers pavillonnaires », créant à lui seul, un malaise
chez les participants, de par la contradiction. Il leur est demandé de construire à l’aide de
cubes très précis, les immeubles de
notre avenir ; des terrains étant libérés par la démolition de 2 pavillons voisins (supposés dégradés), il faut
construire dessus, pas des pavillons, des immeubles ! (par exemple pour
multiplier par 5 le nombre de logements) ; qu’est ce qui est supportable
dans un quartier pavillonnaire :2,3,4,…
8 étages ? Justement, ce n’est pas supportable, le malaise
grandit. Les participants ont l’impression de cautionner, par leur présence, la
mutation de ces quartiers ; l’envie est grande de se lever et de partir
car toutes les décisions sont déjà prises : DENSIFICATION !!! La
sidération l’emporte, tout le monde reste jusqu’à la fin, dans l’amertume.
L’atelier suivant, le 2 décembre,
est sur le même thème pour un autre quartier ; plus personne ne souhaitait
y aller, Bondy écologie y a délégué 2 adhérentes pour ne pas laisser le champ
libre ( en effet, un film documentaire
sur la préservation des sols était projeté à la salle Malraux) ; mais
aucun autre de la quarantaine de participants du 17 n’est là, le découragement
a gagné la population, en revanche, 5 personnes nouvelles et plus jeunes
étaient là et ont eu du mal à comprendre notre frustration, c’était normal,
mais ils étaient de notre avis : trop de démolitions, trop d’immeubles,
pas assez d’espaces verts. Au moment d’empiler les cubes, l’une des 2
adhérentes a jeté l’éponge, l’autre est restée pour continuer à porter notre
avis avec courage, mais à quoi bon ?
Des forces surnaturelles
remplacent la parole du peuple.
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