Bondy, une ville sans pesticides, ce n’est plus un rêve ; la ville de Bondy s’est engagée dans cette voie pour les parcs, jardins et voies de circulation, à l’exception des « espaces de contrainte » que sont les terrains de sport et les cimetières. Pourquoi des espaces de contrainte ? Et quelles contraintes ? Lorsqu’il s’agit des cimetières, la contrainte est de donner, dans ce lieu sensible, l’impression d’un entretien qui respecte l’harmonie à laquelle les visiteurs sont habitués ; pour les terrains de sport, il s’agit de proposer une pelouse d’une surface suffisamment régulière pour assurer la sécurité des sportifs.
Cette mutation n’est pas immédiate, elle requiert la volonté de tous les citoyens, les
Bondynois n’ont plus envie de vivre dans un environnement où les pesticides
versés sur les plantes sont un danger pour leur santé, où les eaux de ruissellement
charrient de nombreuses substances toxiques pour eux et pour les animaux, soit indirectement en
polluant les nappes phréatiques, soit par contact direct : animaux domestiques
qui flairent le sol et surtout sauvages
qui participent à l’équilibre si fragile de la nature, notamment les vers de
terre qui rendent la terre propice à la culture et qui sont intoxiqués, les
abeilles qui, en butinant les fleurs , pollinisent la plupart des plantes qui
nous nourrissent et qui, sans elles, seraient stériles, et toute la faune de
nos parcs et jardins .
Nous sommes
dans une période de transition, les
citoyens doivent s’habituer à un changement d’aspect des parties
végétalisées et à regarder avec plus de bienveillance la nature reprendre
ses droits entre les vieilles pierres ; sans pesticides, le paysage aura un
aspect plus rustique, moins homogène et pour qu’il reste agréable à la vue, il
faut un travail différent des jardiniers
pour limiter la prolifération des
adventices par exemple ; les jardiniers eux-mêmes ne subissent plus les nuisances sur leur santé des
produits qu’ils répandaient, mais ils doivent utiliser des outils comme la
binette qui implique un effort physique plus important ou le brûleur à
vapeur ; cela implique un aménagement différent de leur travail et, peut-être,
un personnel supplémentaire.
Des communes
ont franchi le pas avant la nôtre, souvent des communes de moins de 20 000
habitants car il est plus facile de faire œuvre de pédagogie dans une commune
moins peuplée, mais pas exclusivement. Les techniques employées sont : le
paillage qui évite le développement des espèces envahissantes, les prédateurs
naturels d’acariens destructeurs, un ensemencement assez dense pour occuper
l’espace par les plantes souhaitées, l’engrais vert, mais aussi la création de
groupes d’insertion pour un travail, parfois fastidieux mais éducatif et porteur
d’emploi et d’espoir. Pour les cimetières, les expériences faites ont consisté à utiliser des plantes
couvrantes (sedums par exemple près des parties minéralisées), à tondre souvent pour que le public ne
ressente pas de la négligence et à expliquer aux citoyens le bien-fondé de
cette évolution.
Pour
les terrains de sport, il faut une intervention manuelle régulière sur
les plantes qui peuvent provoquer des
aspérités et une vigilance constante en cas de maladie qui peut dénuder
une partie du terrain qu’il faut végétaliser
immédiatement ; il apparait que, dans des cas très exceptionnels,
une maladie pourrait dénuder totalement un terrain en quelques jours et dans
ces cas seulement, on n’a pas trouvé d’autre solution qu’un remède
chimique , d’autant plus que l’autre contrainte est une contrainte
législative qui empêche les jardiniers d’utiliser sur les terrains de sport,
des préparations végétales utilisées en agriculture biologique car elles ne
sont pas homologuées ( un reste de lobby ??)
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