En mémoire de Rémi Fraisse nous donnons la parole aux associations environnementales pacifistes impliquées dans la lutte contre le barrage de Sivens.
Voici le communiqué de FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT
Dimanche 2 novembre
2014, à 16 : 00, nous vous donnons rendez-vous devant le Mur pour la Paix, sur
le Champ de Mars, Paris 7e pour un grand sit-in pacifique de recueillement en
la mémoire de Rémi Fraisse, jeune naturaliste passionné de botanique et engagé
au sein du réseau associatif pour la préservation de notre environnement, tué à
Sivens (Tarn).
Dans la
nuit du 25 au 26 octobre, Rémi Fraisse, 21 ans, jeune naturaliste passionné de
botanique et engagé au sein du réseau associatif pour la préservation de notre
environnement, a été tué à l'occasion d’une manifestation contre le projet de
barrage à Sivens, dans le Tarn.
Sit-in pacifique en mémoire de Rémi, militant écologiste mort à Sivens
Dimanche 2 novembre 2014 - 16 : 00
Mur pour la Paix - Champ de Mars
Paris 7e
Rémi
était bénévole à Nature Midi-Pyrénées, une association du mouvement France
Nature Environnement. Nous appelons ce dimanche 2 novembre à un grand
sit-in pacifique de recueillement en sa mémoire, sans slogan ni banderole,
à 16:00, devant le Mur pour la Paix, Paris 7e.
La
Renoncule à feuilles d'ophioglosse, plante dont Rémi, botaniste, était
spécialiste, sera le symbole de ce recueillement et de son engagement pour la
nature. Une image de cette fleur, à imprimer et découper, peut être
téléchargée en cliquant ici (à imprimer en A4)*. Nous invitons
chacun à se l'approprier et à la porter de façon visible lors du sit-in. Un
registre de condoléances permettra à chacun d’exprimer son soutien.
Si vous
ne pouvez pas être là mais que vous souhaitez vous associer à ce sit-in, nous
vous invitons à poser, dimanche soir à 18 : 00, une bougie sur le
rebord de votre fenêtre et à arborer la renoncule en signe de
soutien.
Dossier complet de FRANCE
NATURE ENVIRONNEMENT sur le projet de barrage : http://www.fne.asso.fr/fr/nos-actions/sivens/304m-de-large-12m-de-haut-et-2km-de-long-dincompetences.html
Et nous
reproduisons ici la tribune d'agir pour l'environnement.
#Sivens : Des armes et des
larmes...
Tribune de Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement
Il n'y a pas de mots pour exprimer la douleur d'une famille meurtrie par la mort d'un enfant. De violences en souffrances, le décès d'un manifestant doit déboucher sur le silence de tous. Recueillement qui doit précéder une véritable réflexion sur les déterminants qui ont conduit à ce drame.
L'usage d'une grenade
offensive ayant entrainé la mort d'un jeune homme de 21 ans n'est pas une
bavure mais le fruit d'une tension auto-entretenue visant à dissuader celles et
ceux qui s'opposent à l'un de ces trop nombreux grands projets inutiles et
imposés. Depuis plusieurs semaines, la violence policière fait écho à une
mobilisation citoyenne de plus en plus déterminée et radicale. Chacun pouvait
mesurer les risques engendrés par une telle situation mais personne n'a pu,
voulu ou osé rechercher une solution amiable. Pour certains élus locaux, les
délices de la confrontation, la volonté d'en découdre et de ne pas
« perdre la face » ont ainsi été privilégiés.
Cette cristallisation est le
symptôme d'une démocratie malade. Ce drame révèle une chose : en cas de
conflit, il n'existe pas de cadre démocratique permettant une expression
apaisée des oppositions.
Dépositaires d'une légitimité élective de moins en mois représentative, les élus se sont enfermés dans le respect scrupuleux d'outils (enquête publique, déclaration publique, débat public...) qui ne répondent plus aux nécessités du moment.
Par facilité, élus locaux et adeptes d'une gouvernance instrumentale se plient aux contraintes d'une démocratie factice. Au terme de ce jeu de dupes, ces projets contestés sont imposés et conduisent à ces boutons de fièvre démocratique. Faute d'être entendue, la contestation force la voix.
Dépositaires d'une légitimité élective de moins en mois représentative, les élus se sont enfermés dans le respect scrupuleux d'outils (enquête publique, déclaration publique, débat public...) qui ne répondent plus aux nécessités du moment.
Par facilité, élus locaux et adeptes d'une gouvernance instrumentale se plient aux contraintes d'une démocratie factice. Au terme de ce jeu de dupes, ces projets contestés sont imposés et conduisent à ces boutons de fièvre démocratique. Faute d'être entendue, la contestation force la voix.
La Commission Nationale du
Débat Public doit jouer un rôle de médiateur. Petits et grands projets doivent
pouvoir faire l'objet d'un échange démocratique où le jeu de postures
laisserait place au débat. Reste que de trop nombreux exemples ont entamé la
confiance que l'on pouvait avoir en ces outils éminemment démocratiques. Le
recours à cette commission ne peut tenir lieu de passage obligé. Le débat doit
être le théâtre d'une confrontation respectueuse, d'une écoute réciproque et
d'un respect mutuel. L'honnêteté doit présider à l'organisation de ces débats;
au risque de conduire à ces violences qui ne sont que la conséquence d'une
malfaçon démocratique.
A Sivens, comme à Notre-Dame
des Landes, à Drucat, à Nonant le Pin et dans des dizaines d'autres lieux en
France, une alerte citoyenne doit pouvoir suspendre un projet afin que de
nouvelles expertises puissent être menées. Face à la brutalité de certaines
décisions prises par des élus trop sûrs d'eux-même, il y a lieu de restaurer la
confiance en nos institutions et réintroduire de la rationalité et de
l'objectivité dans la décision publique.
Dans le Tarn, le recours à
deux experts indépendants missionnés pour évaluer le bien-fondé du projet de
barrage a conduit les élus locaux à accélérer la destruction de la zone humide.
Ce passage en force est révélateur d'une volonté de fonder la décision
politique sur une base contestable et contestée. Au lieu de tenter
d'objectiver la controverse, le président du Conseil général du Tarn a voulu
ériger le caprice d'enfants gâtés de la démocratie en mode de gouvernance.
Or, ce jusqu'au boutisme
conduit la mobilisation citoyenne à se radicaliser, justifiant en retour
l'usage d'une force, qui, pour être « légale », n'en reste pas moins
meurtrière et illégitime.
Au regard des très nombreux
projets d'aménagement contestés, il y a urgence à redéfinir le cadre
démocratique et sortir par le haut de conflits, qui sans médiation, conduisent
à la violence et aux larmes.
--Pour ne rien manquer d'Agir pour l'Environnement et ses actions, comme plusieurs dizaines de milliers d'autres citoyens :
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