Les onze platanes de la rue Jean Jaurès ont fait l’objet d’un diagnostic par une entreprise spécialisée, ape, en 2013.
Dix étaient dits creux et
atteints du Phellin tacheté, et l’on préconisait leur abattage, tandis que le
plus jeune avait un bel avenir et pouvait se maintenir encore plusieurs
décennies…
Pourtant, il
portait déjà son arrêt de mort affiché sur son tronc et nous sommes intervenus
in extremis pour signaler l’erreur
probable : l’affichette a disparu, et le platane est encore debout !
10 arbres dits creux, 1 rescapé |
Plusieurs personnes habitant la rue ont interrogé les
« élagueurs » : Qui était gêné par ces arbres ? Pourquoi
couper ceux qui n’étaient pas creux ? Est-ce que vous savez ce que ça nous
apporte un arbre ? Est-ce qu’on va en mettre d’autres ? Des rouges
très moches ? … Il a été répondu que d’autres allaient être plantés. Et
puis ils sont malades, vous ne voudriez pas qu’ils tombent sur quelqu’un…
Mais les 5 qui ont disparu depuis longtemps sur la même
portion de rue n’ont pas été remplacés. Et ceux-là ne risquaient pas de tomber.
Il semble qu’on confonde rassurer avec leurrer.
Que penser
du principe de précaution, argument sans cesse évoqué, quant au risque de chute
d’une branche ?
Il n’est pas inutile
de rappeler quelques bénéfices apportés par la présence de l’arbre en ville :
apport d’oxygène, absorption de polluants, apport d’humidité, ombre… protégeant
les populations les plus fragiles en temps de canicule comme cet été. Les
chiffres indiquant le taux de mortalité de cette année ne sont pas encore
publiés dans le détail, mais ceux de 2003 montraient clairement la surmortalité
dans les zones urbaines, particulièrement dans notre région, où le béton ne
laisse plus de place au végétal. A Bondy pendant la période caniculaire, il
suffisait de passer des rues avec arbres aux rues sans arbres pour s’en rendre
compte sans thermomètre. Même ombragé, béton, pierre et bitume conservent
longtemps la chaleur au contraire des espaces en herbe ou arborés.
C’est là qu’il faudrait parler du principe de précaution,
conserver nos arbres pour préserver notre santé, surtout celle des plus
faibles, enfants, malades et personnes âgées. Bondy n’a pas dû échapper à une
surmortalité cet été, mais voilà, personne n’ira faire un procès à la ville, à la
maire en l’occurrence, pour défaut de prévention. La ville ne nous protège pas du risque réel mais se protège
du risque de procès, ce qui n’est pas pareil. Car ici comme ailleurs, le risque
de décès par chute de branche n’est pas comparable à celui des décès lors
d’épisodes caniculaires.
Définition du principe de
précaution dans le glossaire gouvernemental Vie publique : Principe selon
lequel l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et
techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque dans les domaines de
l’environnement, de la santé ou de l’alimentation.
Préserver
nos arbres en leur donnant les bonnes conditions de vie leur évitant l’affaiblissement
et, conséquence à plus ou moins long terme, d’être envahis par le Phellin
tacheté ou autre agresseur, cela entre manifestement dans le cadre du principe
de précaution. Tous les conseils sont connus et écrits dans le
diagnostic de l’entreprise spécialisée mais pas suivis, quel gâchis !
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