L'agriculture intensive et le
bétonnage détruisent les sols ! C'est ce qu'explique l'article ci-dessous.
Regardons ce qu'il se passe dans nos banlieues, on a de la bonne terre et les
politiques n'ont de cesse de l'enfouir sous le béton. Plantons plutôt des
fruits et des légumes partout où c'est possible, conservons méticuleusement
tous les arbres, fruitiers et d'ornement, nécessaires à la biodiversité
et à la vie humaine.
Réservons le béton aux terrains moins riches.
Inspirons-nous de Cuba avec ses plantations installées dans toute la ville,
c'est en commençant par là qu'on pourra déjà faire reculer la disette annoncée.
A ce jour, on construit sans prendre garde mais jusqu'à quand ? Tout récemment, le nouveau document d'urbanisme et d'aménagement du territoire (le SDRIF, Schéma Directeur de la Région Ile de France) a été approuvé par les élus de la région alors qu'il encourage à densifier encore davantage l'Ile de France, au mépris des terres arables et de l'espace vital des gens et des espèces !
A quand une vraie politique de décentralisation réfléchie et organisée ?
A
quand une agriculture respectueuse des sols ? A quand des schémas d'aménagement
de territoire basés sur les lois de la vie, de la biodiversité, de l'eau,
de l'écologie ?
On ne pourra pas continuer indéfiniment à entasser les gens
dans une même région, on ne pourra pas, non plus, continuer à détruire les sols
sinon, on ira droit dans le mur !
On croit souvent cette ressource illimitée. Mais près d'un quart
des sols français sont menacés de disparition. Explication.
Sous les pavés et le bitume, la terre est bien mal en point.
Dans de nombreux champs, c’est encore pire. Les sols de France sont en danger,
et on commence à peine à s’en rendre compte. « On a longtemps
considéré les sols comme un simple support de l’agriculture, et on pensait
qu’on savait très bien les gérer. Les scientifiques ont commencé à réaliser
dans les années 1990 que ce n’était pas le cas, mais il a fallu attendre 2012
pour qu’il y ait une prise de conscience internationale du
phénomène » , alerte Dominique Arrouays, président de l’Association
française pour l’étude des sols (Afes) et organisateur d’un colloque dans le
cadre de la journée mondiale des sols, la semaine passée, le 5 décembre.
Difficile à concevoir, mais le sol qui nous entoure est bien une
ressource très limitée. La couche de 30 cm de terre qui recouvre une bonne
partie des terres non immergées (et non bétonnées) de la planète est le subtil
résultat de la très lente dégradation des roches. On trouve plus d’organismes
vivants dans une poignée de ce mélange richissime que d’êtres humains sur la
surface de la planète. De ces terres dépend la quasi-totalité de notre
alimentation bien sûr, mais aussi notre climat. En effet, les sols du monde
contiennent sur à peine 30 cm de hauteur autant de CO2 que toute l’atmosphère
terrestre (environ 800 milliards de tonnes).
Touche pas à mon sol
Et pourtant nous dégradons ce
patrimoine à grande vitesse. Une partie des sols s’érode et finit sa course
dans les rivières et les océans. La faute principalement à l’agriculture
intensive qui laboure et laisse les sols nus et donc sans défense une bonne
partie de l’année. Et qui a détruit les haies et prairies qui limitaient le
ruissellement des eaux. La FAO (Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture) estime que cette seule érosion frappe 24
milliards de tonnes de sols par an, soit 3,4 tonnes par être humain. Énorme. En
France, la situation est inquiétante notamment en région parisienne mais aussi
dans une partie de la Bretagne et de la Picardie (voir carte ci-dessous
réalisée dans le cadre du
projet GISSOL.
« Dans ces régions, on peut voir l’érosion à l’œil nu avec
les ravines,
les rigoles ou les rivières qui sont marrons, pleines de boues », indique Dominique
Arrouays. L’autre grand danger pour le sol, c’est le béton. D’après le
ministère du Développement durable (aujourd’hui remplacé par le Service de
l’observation et des statistiques), 600 km2 de terres sont artificialisées
chaque année en France, soit l’équivalent d’un département tous les dix ans. « Le sol n’est
alors plus exploitable à jamais. Et il ne joue plus son rôle de filtration des
eaux de pluie »,
note le spécialiste. On s’en rend compte souvent trop tard, lors d’événements
violents, comme les inondations. Et la liste des mauvais traitements infligés
aux sols ne s’arrête pas là : ils sont aussi tassés, pollués, contaminés,
acidifiés et perdent en biodiversité.
« Le pic sol »
Le problème, c’est que l’on dégrade ces sols beaucoup plus vite
que la nature n’en crée. A-t-on atteint le « pic sol », comme on a
atteint le pic du pétrole ou le pic de certains métaux ? « A mon avis on
l’a déjà dépassé oui. Il y a des régions en France où l’on perd entre 20 tonnes
de sol par hectare et par an, alors qu’il s’en forme entre 100 kilos et une
tonne par hectare et par an », s’alarme le président de l’Afes qui estime qu’au moins 20% des
sols français sont en situation de déficit. Soit autant de territoires qui
pourraient se retrouver sur le caillou à l’échelle de quelques dizaines
d’années. A tel point que, selon l’expression du spécialiste
des sols Claude Bourguignon« nous manquerons de blé avant de
manquer de pétrole ». La course au sol est déjà lancée, notamment en Afrique où
l’accaparement des terres se fait au détriment des populations locales
Peut-on faire machine arrière ? De nombreuses solutions
sont connues. D’abord, reconquérir les milliers d’hectares de friches
industrielles plutôt que de bétonner des sols « vivants ». Ensuite,
changer les pratiques agricoles, en labourant moins, voire plus du tout, en cultivant des plantes « pièges à nitrates » entre deux
cultures, en
retrouvant les bienfaits de la prairie. Cela passe aussi par
nos jardins où ne pousse trop souvent qu’une pelouse bien tondue et où les
pesticides sont répandus sans façon. Chacun peut aussi contribuer à nourrir la
terre de ses déchets organiques en adoptant des lombrics. Pas d’excuses, de
nombreux citadins montrent que c’est possible même sans jardin, voire même au pied des immeubles.
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