Une
brochette d’élèves chahute bruyamment au fond de la classe, ils parlent,
rigolent, s’agitent sur leur siège pendant qu’une de leurs camarades fait son
exposé. C’est inadmissible, sommes-nous dans une zone d’éducation prioritaire incontrôlable, dans
une classe d’ados irresponsables minée par l’échec scolaire ? Mais que fait donc la prof ? La prof est
parmi eux, peut-être celle qui s’agite le plus et nous ne sommes pas à l’école
mais au conseil municipal du 19 décembre…
Alors qu’une
élue présentait une question orale émanant du Conseil Consultatif du Quartier
du Mainguy/Moulin à vent (CCQ), dont elle est présidente, la maire et ses
principaux adjoints se sont livrés à un règlement de compte en règle face à cette
élue déléguée à la démocratie participative qui ne fait que son travail :
porter notre parole de citoyens. C’est ce qui lui est reproché par cette
majorité politique dont elle fait pourtant partie. Des sourires moqueurs et des
bavardages avaient déjà accompagné les interventions
d’un élu de l’opposition, mais là, cela dépassait l’entendement : c’est
innommable.
La question
orale faisait suite à un diagnostic portant sur le bel alignement d’arbres de
la rue de la République, réalisé à la demande de la ville. Ce diagnostic précis
indique le nombre de platanes à abattre, (1 tout de suite et 6 d'ici deux ans) et surtout inscrit des
préconisations à suivre pour préserver tous les autres ; elle indique en
toutes lettres que cette structure arborée doit être conservée. Or, nous
souhaitions avoir des garanties
concernant ces beaux arbres, un des derniers alignements de Bondy, alors qu’un
projet de transformation de la rue s’annonce. La disparition de l’alignement de
la rue de la Liberté est encore dans nos mémoires. Voici les questions :
Est-ce que
la ville s’engage à faire le travail de maîtrise d’œuvre qui s’impose, comme
écrit dans le rapport, garantissant la bonne exécution des travaux préconisés
pour préserver les arbres des maladies, notamment le nettoyage à cœur, les
purges, le nettoyage des outils de taille ?
Est-ce que
la ville s’engage à fournir ce document au bureau d’études qui sera désigné en
janvier 2014 pour réaliser les esquisses d’aménagement de l’avenue de la
République ?
Le conseil
Consultatif de Quartier Mainguy/Moulin à Vent et d’autres s’ils le souhaitent
seront-ils conviés à rencontrer le cabinet d’études avant qu’il débute ses
travaux ?
Si ce n’est
déjà fait, une même démarche devrait être réalisée sur l’ensemble de l’existant
afin de mieux éclairer les décisions lors de futures réfections de voiries. (Voir
texte de la question en bas de page)
La maire,
Sylvine Thomassin, qui n’a rien écouté mais connaissait la question puisqu’elle doit être présentée avant le
conseil, se lance dans un discours au ton parfaitement méprisant.
Premier
argument : elle ne tolérera plus de procès d’intention, son argument
fétiche.
Elle se pose
en donneuse de leçon ; après le comportement qu’elle a eu lors de l’énoncé
de la question ? Rappelons la définition du procès d’intention, elle doit
l’ignorer : c’est une accusation ou une critique portant non pas sur des
actes, mais sur des intentions supposées,
une accusation injuste ou insuffisamment fondée.
Le procès
d’intention, c’est Sylvine Thomassin qui le fait, car la fin de l’exposé était
claire : "Nous tenons à préciser que cette question orale se veut
constructive et tournée vers l'avenir. Elle n'est pas posée dans un esprit de
polémique". Au CCQ et dans d’autres instances associatives ou politiques, nous
ne sommes pas dupes, il s’agit bien de casser une élue qui est à l’écoute des
citoyens, mène avec nous des actions positives, apporte des idées constructives
et défend parallèlement ses convictions écologistes, alors même que ses
camarades EELV s’assoient régulièrement dessus, sans doute pour préserver leur
petit pouvoir et leur indemnité. Même le
2ème adjoint en charge des politiques éducatives participe à ce lynchage
symbolique. Quel bel exemple pour les jeunes présents dans la salle ! Je
suis révoltée. Nous, le public, avons respecté la règle du silence dans la
salle, de nombreux élus aussi, heureusement, il en reste de respectueux.
Notre
question du CCQ du Mainguy/Moulin n’était pas un procès d’intention, mais une
crainte parfaitement légitime face aux mensonges de la majorité concernant les
arbres de la rue de la Liberté. Voilà ce qui apparaissait le 23 mars 2013 dans
le blog d’élus de la majorité :
« En
revanche, contrairement à ce qui a pu être dit, l’alignement rue de la Liberté
n’est pas voué à disparaitre. Les tilleuls plantés sur la rue de la Liberté ne
présentent pas pour le moment de maladie particulière si ce n’est là encore
leur vieillissement évident. Compte tenu du rapport d’expertise des tilleuls de
cette rue, réalisé en septembre 2006, les arbres resteront en place, à
l’exception de deux ou trois dont les troncs creux posent problème et qu’il
faudra abattre le moment venu. »
Une semaine
plus tard, tous les arbres étaient abattus. Bien sûr, il a été dit que
l’article était une regrettable bévue et ce paragraphe a disparu du site EELV, mais pas de
soucis, il est retrouvable! Et on s’étonne de notre méfiance, alors qu’on parle
de refaire la rue de la République, dont les réseaux sous les trottoirs ?
La maire
persiste dans son mensonge en parlant des nombreux arbres qui étaient malades
rue de la Liberté : FAUX, qu’elle lise le diagnostic réalisé en 2006, il
n’y en a pas eu d’autre depuis (Il figure sur ce blog au 18/04/13). Le problème
est que la ville paye des diagnostics mais ne tient aucun compte des soins
préconisés. C’est, au choix, de l’incompétence, une négligence coupable ou une
volonté de se débarrasser de ces alignements.
Bien
entendu, elle ne répond pas aux questions, nous assène quelques phrases sur les
arbres dangereux : elle choisira toujours la sécurité. Nous ne sommes pas
abrutis, nous faisons le même choix, mais elle omet de parler de notre
questionnement : les arbres sains qu’il convient d’entretenir et de
préserver, pour elle ils n’existent pas.
Elle expédie
ensuite la question en indiquant que la Charte de l’arbre rédigée par la
conseillère municipale déléguée aux Espaces verts « garantira les procédés
d’entretien ». Les spécialistes employés de ces services n’ont pas
participé ? Sinon pourquoi ne pas citer le personnel qui tous les jours
œuvre dans la ville ? Quand saura-t-on ce qu’il reste des propositions de
Bondy Ecologie pour cette charte ? A-t-on fait lire ce travail à Alain
Baraton, qui dispense des cours formidables dans le cadre de l’université
populaire à Bondy ? Nous avons pourtant là un spécialiste de choix !
Est-ce qu’on
va un jour sortir à Bondy de ces décisions de bureaucrates et de politicards
qui confisquent tout esprit démocratique ?
Et
parallèlement, le comble : il a été voté hier quelques créations de postes
(à toute allure forcément, 50 points pour une seule soirée, on ne peut que
bâcler). Il est créé un poste de
directeur du pôle démocratie locale et deux postes de mission démocratie
locale !!! Nos décideurs seraient-ils atteints de schizophrénie (Psychose
délirante chronique caractérisée par une discordance de la pensée, de la vie
émotionnelle et du rapport au monde extérieur – Larousse) ?
C’est aussi
ce qui ressort de l’intervention magistrale et très argumentée de l’adjointe de
la majorité, en charge des politiques de l’emploi et de la formation à propos du point 13-49 permettant
de légaliser le travail du dimanche. A grand renfort de citations des
socialistes qui y étaient fortement opposés avant d’arriver au pouvoir, elle
interroge ses collègues sur le revirement total de trajectoire voulant
aujourd’hui le légaliser pour certaines entreprises bondynoises. Suite à cela,
ses collègues socialistes ont pourtant tous émis un avis favorable. On peut
juste se demander pourquoi elle compte s’associer à cette majorité sourde, aux
prochaines élections municipales.
Je n’étais
pas allée à un conseil municipal depuis bien longtemps, mais ayant participé à
poser une question, il me semblait normal d’aller écouter la réponse. Je suis consternée
par l’incivisme dont ont fait preuve nos principaux élus à l’encontre de celle
qui nous représentait, incivisme qui règne aussi quelquefois à Bondy et pour
lequel ils disent ne rien pouvoir faire. La pédagogie par l’exemple serait un
bon début, être soi-même respectueux de l’autre, de tous les autres, construire
aussi avec ceux qui partagent d’autres idées. J’ai entendu d’autres prises de parole au conseil,
interventions de membres de l’opposition, plus à gauche et plus à droite pour dire
simplement, opposées mais argumentées et surtout sans mépris ; je suis
sûre et j’ai vu, que toute la majorité ne partage pas les démarches
irrespectueuses des principaux adjoints, mais que la loi du silence est
pesante…
A quand un
rassemblement de personnes responsables et compétentes en dehors des
partis ? Une utopie ?
Françoise, membre du CCQ Mainguy/Moulin à vent et membre de
Bondy Ecologie
Conseil
Municipal du jeudi 19 décembre 2013
Question
orale posée par Maribé Durgeat, groupe EELV.
Madame la Maire
Bonsoir
à tous,
Je
remercie le groupe EELV de permettre au Conseil Consultatif de Quartier
Mainguy/Moulin à vent de pouvoir s'exprimer ce soir. En effet, c'est en tant
que présidente de ce Conseil et mandatée par celui-ci, que j’interviens.
Nous avons
recours à la question orale car les instances de démocratie participative n'ont
pas d’espace d'expression au
sein des exécutifs et des Conseils Municipaux, c'est bien regrettable mais nous
sommes sûrs que la prochaine équipe municipale saura combler cette lacune.
Par le passé
et dernièrement rue de la Liberté, de nombreux arbres ont été abattus alors que
peu d’entre eux étaient malades.
Si la lecture
du rapport du cabinet conseil (a.p.e) sur l’inventaire et le diagnostic du
patrimoine arboré de l’avenue de la République a de quoi laisser dubitatif
quant à l’opportunité de ces décisions antérieures, elle permet de penser qu’à
l’avenir, il n’en sera pas de même.
Ce rapport
propose un programme d’interventions à court terme (2013-2015) et des
préconisations de gestion ultérieure, citons : «Cette structure arborée
est typique des communes du pourtour parisien et doit être conservée. En effet,
le platane se prête parfaitement à la taille répétée et peut donc se conformer
dans des espaces urbains restreints comme ici, avenue de la République... »
….
"Le projet de réfection de voirie que vous avez mentionné peut-être
l’occasion d’abattre les sujets dangereux qui ne survivront pas à de tels
travaux à leurs pieds. Les sujets jeunes adultes ou adultes ne présentant pas
de défauts majeurs doivent être conservés en appliquant les mesures de
protection des arbres présentées ci-après. Ainsi en l’espace de 10 ans, un
alignement parfaitement sain et vigoureux se développera sur l’avenue de la
République."
Ce rapport
doit conduire à intégrer une clause complémentaire dans le cahier des charges
de la ou des entreprise-s- chargée-es- de l’entretien annuel par une taille au
lamier de nos arbres : l’obligation de désinfection de l’outil entre deux
arbres.
Est-ce que
la ville s’engage à faire le travail de maîtrise d’œuvre qui s’impose (comme
écrit dans le rapport) garantissant la bonne exécution des travaux préconisés
pour préserver les arbres des maladies, notamment le nettoyage à cœur, les
purges, le nettoyage des outils de taille ?
Est-ce que
la ville s’engage à fournir ce document au bureau d’études qui sera désigné en
janvier 2014 pour réaliser les esquisses d’aménagement de l’avenue de la
République ?
Le Conseil
Consultatif de Quartier Mainguy/Moulin à Vent ainsi que les autres s’ils le
souhaitent, seront-ils conviés à rencontrer le cabinet d’études avant qu’il
débute ses travaux ?
Si ce n’est
déjà fait, une même démarche devrait être réalisée sur l’ensemble de l’existant
afin de mieux éclairer les décisions lors de futures réfections de voiries.
Nous
tenons à préciser que cette question orale se veut constructive et tournée vers
l'avenir. Elle n'est pas posée dans un esprit de polémique.
Merci de
votre attention.
Pour le CCQ
Mainguy/Moulin à vent,
Maribé
Durgeat, maire adjointe, présidente du CCQ Mainguy/Moulin à vent
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