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jeudi 7 décembre 2023

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Glyphosate sans oser le demander

 

 


Faute de majorité qualifiée des États membres, la décision est revenue à la Commission Européenne, qui a annoncé qu’elle autoriserait le glyphosate pour les dix prochaines années. La France en  s'abstenant a facilité cette décision.

 L'affaire du Chlordécone autorisé, lui aussi, bien après la découverte de sa dangerosité ne semble pas servir d'exemple.

 

Plusieurs associations et des élu-e-s ont déposé un recours en justice.   ICI

 

Ci-dessous, pour info, un résumé des connaissances sur ce pesticide.

Le glyphosate est une substance présente dans de nombreux herbicides, active pour éliminer les « mauvaises herbes ». En 1974, l’entreprise états-unienne Monsanto met sur le marché la première formulation commerciale contenant la molécule, sous le nom Roundup. La multinationale de l’agrochimie le présente comme un produit inoffensif et presque naturel.  Le produit est utilisé principalement dans les grandes cultures, céréales et vignes, et l’arboriculture.

En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une agence intergouvernementale de recherche sur le cancer qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), déclare le glyphosate probablement cancérogène pour l’homme. Selon une disposition du règlement européen , un pesticide classé cancérogène probable ou avéré́ ne peut être autorisé.

Mandaté par le gouvernement français, l’Institut national de recherche médicale (Inserm) a réalisé une synthèse des effets sur la santé des pesticides, et notamment du glyphosate. Sa conclusion est que « la présomption de lien entre le glyphosate et le LNH [lymphome non hodgkinien, soit un cancer du système lymphatique] est moyenne ». Autrement dit, l’Inserm reconnaît que des éléments sur les risques cancérigènes du glyphosate existent.

Le Circ et l’Inserm se basent sur des études publiées dans des revues scientifiques, relues par des pairs, alors que les agences réglementaires, nationales ou européennes, fondent leur avis surtout sur des études non publiées, commandées ou réalisées par les fabricants de pesticides. « L’EFSA ne prend pas suffisamment en compte la recherche académique » a reconnu le 8 novembre dernier un responsable de l’Autorité européenne de sécurité des aliments .

« Les études universitaires sont tellement peu prises en compte qu’à la fin, seules les études de l’industrie, avec des conclusions diamétralement opposées, sont intégrées », déplore François Veillerette, de l’association Générations futures .

l’étude indépendante d’une ampleur inédite du consortium AGRICOH vient contrebalancer ces premiers résultats. Elle a pris en compte trois études de cohorte différente, soit plus de 300 000 agriculteurs en tout, dont les 50 000 agriculteurs des États-Unis. Résultat ? L’exposition au glyphosate augmente de 36 % le risque de développer le type LHN le plus courant.

De nouveaux liens avec d’autres types de cancers ont été mis en avant dans la dernière expertise de l’Inserm, comme les myélomes multiples et les leucémies, alors qu’ils n’étaient pas visibles en 2013, par manque d’études. En clair, plus des connaissances sont produites, plus les liens peuvent être affirmés avec certitude.

Le glyphosate est par ailleurs suspecté d’être un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire une substance qui dérègle l’activité hormonale, et provoque ainsi des effets néfastes sur la santé humaine, comme des troubles de la reproduction.

Une étude réalisée sur des rats montre que même à des doses considérées comme sûres dans l’alimentation, l’herbicide à base de glyphosate induit des effets endocriniens et perturbe le développement. Une autre étude a montré pour la première fois que l’effet perturbateur endocrinien des herbicides pouvait être dû, non seulement au glyphosate, mais aussi aux coformulants contenus dans les produits commerciaux .

Les limites légales de glyphosate dans les aliments sont 20 à 30 fois supérieures à celle autorisée dans l’eau potable, il est donc très rare que les taux dépassent ces seuils. En plus, l’Union européenne augmente parfois les limites maximales de résidus pour répondre aux besoins de l’agriculture industrielle et du commerce international. Ainsi, le taux résiduel autorisé a été multiplié par 200 pour le soja en 1997 et par 100 pour les lentilles en 2012, passant de 0,1 mg/kg à 10 mg/kg, ce qui est deux fois supérieur à la norme internationale. La raison ? Permettre l’importation de lentilles traitées au glyphosate depuis le Canada et les États-Unis.

Ventes de glyphosate entre 2009 et 2017. Au cours de cette période, les quantités annuelles vendues passent de 6 421 tonnes (en 2009) à 10 070 tonnes (en 2014) (Reboud et coll., 2017 ; Anses, 2019b). Une partie de ces quantités est vendue sous forme de produits commerciaux autorisés pour le grand public (les non-professionnels) : entre 13,9 % (2017) et 23,7 % (2013).

 

 


Pour en savoir plus : revue de presse

Effets du glyphosate sur la santé : ce qu’on sait et ce qui fait débat

 https://basta.media/dangers-du-glyphosate-etat-des-connaissances-controverses-pesticides-Roundup-toxicite-sante-cancer

Le glyphosate, herbicide tant décrié, mais toujours utilisé en Europe 

https://fr.euronews.com/2023/12/01/le-glyphosate-herbicide-tant-decrie-mais-toujours-utilise-en-europe 

Les premières victimes des pesticides sont les professionnels ( et  leur famille).

Pesticides : le combat des familles d’agriculteurs souffrant de tumeurs

 https://reporterre.net/Pesticides-le-combat-des-familles-d-agriculteurs-souffrant-de-tumeurs

Glyphosate : pour la première fois, un jeune indemnisé après une exposition prénatale

https://reporterre.net/Glyphosate-pour-la-premiere-fois-un-jeune-indemnise-apres-une-exposition-prenatale

 

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